Passer le permis A sans A2 : est-ce possible ? Ce qu’il faut savoir.

Il y a toujours ce regard mêlé d’envie et d’impatience chez ceux qui rêvent des grosses cylindrées, alors qu’ils font leurs classes sur une moto bridée. L’idée de brûler les étapes, d’accélérer le tempo pour décrocher directement le permis A, sans passer par la case A2, fait vibrer bien des apprentis motards. Mais cette échappée belle, est-elle vraiment envisageable ou relève-t-elle du conte de paddock ?
On entend parfois, au détour d’un atelier ou d’un forum, la rumeur d’un raccourci caché pour contourner le parcours balisé par la loi. En réalité, la route est plus réglementée qu’il n’y paraît. Entre les rêves de liberté mécanique et les textes officiels, il y a une marche à suivre, précise et incontournable. Décodage.
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Permis A sans passer par l’A2 : mythe ou réalité ?
Le fantasme d’obtenir le permis moto catégorie A sans devoir franchir l’étape permis A2 revient aussi souvent que la question du choix de la première bécane. Pourtant, depuis le 3 juin 2016, la réglementation française ferme la porte à toute improvisation : accéder au permis moto catégorie A requiert d’avoir d’abord validé le permis A2.
Le permis A2 s’adresse aux conducteurs dès 18 ans, leur permettant de prendre le guidon d’une moto limitée à 35 kW et à un rapport puissance/poids de 0,2 kW/kg. Le parcours s’impose à tous :
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- 20 heures obligatoires de conduite (8h plateau, 12h circulation),
- réussite à l’épreuve théorique moto (ETM),
- dossier administratif complet à déposer auprès des autorités.
Après deux ans de permis A2, la fameuse « passerelle A2 vers A » s’ouvre : une formation de 7 heures (sans examen final) donne enfin le sésame pour piloter toutes les cylindrées, sans bridage, dès 20 ans. Inutile de chercher la faille : tout le monde doit suivre cette progression, aucune exception n’est prévue. Même les constructeurs jouent le jeu, en proposant des modèles dédiés à cette catégorie. Le permis moto sans A2 ? Simple mirage, écarté par la loi et les professionnels du secteur.
Ce que dit la réglementation française aujourd’hui
Depuis 2016, la France a verrouillé l’accès aux différentes catégories du permis moto avec une logique évolutive : chaque permis répond à un âge, à un niveau de puissance et à des exigences de formation très strictes.
- Permis AM : accessible dès 14 ans, il permet de conduire cyclomoteurs ou scooters de moins de 50 cm³.
- Permis A1 : dès 16 ans, autorise les motos jusqu’à 125 cm³ et 11 kW maximum.
- Permis A2 : à partir de 18 ans, il ouvre la route aux machines de 35 kW (47,5 ch) maxi et à un rapport poids/puissance de 0,2 kW/kg.
- Permis A : accessible à partir de 20 ans, après deux ans de permis A2 et la formation de 7 heures, il permet de piloter sans restriction de puissance.
L’épreuve théorique moto (ETM) est incontournable pour les permis A1 et A2 : sa validité est de cinq ans. Depuis mars 2020, elle remplace la partie théorique du plateau. Seuls les titulaires du permis A1 depuis moins de cinq ans en sont exemptés pour l’A2. La formation pratique du permis A2 impose 20 heures au total : 8 heures sur le plateau, 12 heures en circulation.
Le permis moto s’obtient indépendamment du permis voiture : aucun texte n’exige le permis B pour débuter à moto. Cette progressivité vise à réduire les accidents, et les constructeurs adaptent leurs modèles à ces règles. L’inscription passe par l’ANTS, la préfecture délivre le permis.
Qui peut prétendre à une dérogation, et dans quels cas ?
La loi française ne s’embarrasse pas d’exceptions : passer le permis A sans A2 reste hors de portée. Depuis le 3 juin 2016, le permis A2 est le passage obligé pour tous ceux qui souhaitent obtenir le permis A. La seule exception : disposer déjà d’un permis équivalent délivré avant cette date, ou obtenu dans un autre pays de l’Union européenne.
Pour accéder à la catégorie A, il faut respecter scrupuleusement le parcours suivant :
- Deux années de permis A2, sans interruption ni suspension,
- avoir soufflé ses 20 bougies au minimum,
- valider la formation passerelle de 7 heures (attestation fournie, examen final non requis).
Ni l’âge, ni l’expérience, ni les compétences particulières, ni la pratique professionnelle ne permettent d’écourter le délai ou d’éviter la formation. Les seuls allègements concernent la passerelle A1 vers A2 (formation de 15 heures) ou les équivalences internationales, sous réserve de présenter tous les documents administratifs nécessaires (identité, justificatif de domicile, permis d’origine, etc.).
Impossible donc de forcer le destin : l’étape A2 reste incontournable. Les centres d’examen et les moto-écoles appliquent la règle à la lettre, sous surveillance administrative.
Conseils pratiques pour ceux qui souhaitent accéder directement au permis A
L’idée de contourner l’A2 pour foncer vers le permis A relève du fantasme : la réglementation ne laisse aucune issue. Pour avancer sans perdre de temps ni d’argent, voici quelques réflexes à adopter :
- Misez sur une moto-école reconnue, transparente sur son contrat-type d’enseignement. Scrutez les avis, comparez les taux de réussite, étudiez les modalités de paiement.
- Demandez à bénéficier d’un livret de formation numérique : il centralise l’historique de vos heures, de vos enseignants, de vos progrès et des dates de formation.
- Évaluez le budget : le prix du permis moto varie selon la région, le forfait et le nombre d’heures. Un tour d’horizon des offres locales s’impose avant de signer.
Pour la formation, les 8 heures de plateau et les 12 heures de circulation sont la norme : privilégiez les écoles qui proposent de tester plusieurs modèles, pour mieux appréhender la diversité des motos A2. Le code moto (ETM) reste obligatoire pour tous, sauf exception si vous avez obtenu le permis A1 récemment.
Prenez le temps de parcourir le catalogue constructeur : certaines machines sont conçues spécifiquement pour le A2 et facilitent véritablement la prise en main. Un choix judicieux dès le départ pèse lourd pour la suite.
Préparez un dossier administratif complet : pièce d’identité, justificatif de domicile, attestation ASSR ou ASR, JDC pour les moins de 25 ans, le tout à transmettre à l’ANTS. Un dossier carré, c’est un permis délivré sans traîner.
Au bout de ce parcours balisé, le guidon des grosses cylindrées n’est plus très loin. Reste à garder l’envie, la patience… et la main ferme, car sur la route du permis A, chaque étape compte. Alors, prêt à enfiler les gants et à tracer ta propre trajectoire ?